Où il sera question de folklore américain et de chanteur à texte français, et de rapport entre eux un peu fabriquées, peut-être.
Les Wailin'Jennys sont entrées dans mes oreilles en même temps que Radio Paradise, c'est à dire un jour que je m'étais invité au café chez Sam. C'était il y a quelques années, et je découvrais en même temps : que de nombreuses perles de la musique américaine ne passent pas l'atlantique, et que des choix malheureux nous condamnent rapidement et facilement à Rihanna et Lady Gaga ; que l'on pouvait écouter la radio qu'on souhaitait sur un ordinateur, fut-elle à l'autre bout du monde ; que les Wailin'Jennys, inconnues quelques minutes auparavant, avaient la capacité de m'émouvoir outre mesure.
Depuis, je suis un peu, régulièrement en tout cas, le parcours de ce trio de canadiennes aux voix d'anges, et aux mélodies addictives, qui ne sont pas sans me rappeler, dans les voix et la langueur, le son d'Alela Diane (mais plus à mon goût, parce qu'étant trois, leurs chœurs sont très denses). Récemment, je réécoute Arlington, dont les paroles sont une suite de questions posées à un petit oiseau voletant dans le froid (Arlington est Le cimetière militaire américain, l'endroit où sont enterrés tous les soldats tombés au champ d'honneur). La mélodie est tout en nuances des plus beaux folklores écossais ou irlandais (tiens, je pourrais citer encore Loreena McKennitt pour les mélodies de certaines de ses balades), les paroles, donc, sont particulièrement symboliques...
Elles me font penser à celles du Courage des Oiseaux, de Dominique A, qui, là encore, chantent dans le vent glacé. La comparaison, par contre, s'arrête là, avec l’extraordinaire chauve français, car sa musique n'a rien à voir, sinon une certaine idée de la puissance.