Les trois groupes ou persos cités ici sont pourtant très haut perchés dans mon estime. Mais ces concerts m'ont réellement et durablement éloigné d'eux.
Tout d'abord, il y eut la tournée Chronique Bluesymentale de Thiéfaine. Je devais être en terminale, peut-être à la fac, mais je n'allais pas souvent en concert car, comme les disques, ça représentait un investissement, et je n'aimais pas me rater.
Il était mon idole, pas un maître à penser, mais avec Manset, un maître à écrire, à inventer des phrasés, des images. L'album, Chronique Bluesymentale, était déjà, à mon goût, parodique. Thiéfaine faisait du Thiéfaine, j'avais l'impression d'avoir déjà tout entendu, et le meilleur. Puis, l'apologue de toutes les drogues qui chantait, dans Kill the kid, contre les salauds qui vendent de la drogue aux enfants, je trouvais ça gonflé.
Mais bon, l'homme étant ce qu'il est, et sa réputation scénique immense, j'étais bien décidé à aller le voir. Lorsque je is la retransmission télé d'un concert de cette tournée, donné aux Francos, je crois. Et là, effondrement, le pépère crachotait, s’essoufflait péniblement sur ses classiques, et ruinait comme à sa première Star'Ac Un automne à Tanger, faux de la première à la dernière note. C'était poussif et pitoyable.
Puis sont venus les temps des vendanges, où, ivres et fatigués, le soir, au lieu de dormir et reposer nos membres fourbus, nous dissertions sur nos références musicales. Je devins catégorique. Thiéfaine était bel et bien mort, et n'avait finalement plus produit grand chose de bien depuis... Tout corps vivant, au moins. Je m'éloignais irrémédiablement de lui, n'écoutant quasiment plus rien, et notamment ce cultissime (pour moi) album concert de 1983. Je me suis repris de curiosité lors de la sortie de Scandale mélancolique, plus de 15 années plus tard. Nous avions changé, lui et moi, et notre relation, apaisée, a pu reprendre sereinement.
Déception suivante, ce sont les Têtes Raides, lors d'un de leur dernier concert à Allonnes. Je suis resté glacé par la narration hypnotique de Christian Olivier a fait du long poème morbide de Stig Dagerman « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier » .
Ce soir là, j'ai vu pendant 20 minutes interminables un public conquis se laisser envoûter par ce chant apologétique, déprimé et suicidaire, et j'ai compris qu'un public de fan est dangereux.
Ca faisait aussi 7 fois que je voyais le groupe, depuis Rennes, avec Tiersen, en 1998, en passant par le Lavoir Moderne, ou la Cigale, et que j'étais un peu essoufflé, besoin de passer à autre chose, de laisser le groupe de mes années étudiantes à ce qu'il avait été, le meilleur chantre de ma révolution, ma justice.
Troisième déception, la plus récente, la plus bourgeoise aussi, surement, les Cowboys fringants à Rennes. Là, pareil, c'était la troisième fois qu'on les voyait. C’est LE groupe qui nous unit, Sabine et Moi, le seul groupe que nous soyons allés voir systématiquement ensemble, entre deux tours d'élections en 2007, à l'Olympia deux ans plus tards (le souvenir énormissime de ce concert à coup sûr dans mon Top Ten n'est certainement pas pour rien dans la déception du suivant), puis à Rennes, sur la tournée Que du vent, où un des leaders n'a pas cru intéressant de venir sur le vieux continent rencontrer son public. Ce dernier trait m'a vexé. De plus, le concert était moins enthousiaste, efficace tout au plus. Les Cowboys ont fait du Cowboys, sans émotion, presque grands-guignols.
C'est pas bien de décevoir les enfants !
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