Quand t'es gamin, faut pas trop t'en raconter. T'en montrer non plus parce que si tu fais la corrélation entre les fantasmes du vu et de l'entendu, ça peut faire un beau mélange qui t'envoie soit à l'asile, soit au FMI (par exemple).
Mais revenons à l'origine de cette communication :
un voisin vient à la maison et m'entretient du souci de lutter contre les couleuvres (il les latte à grands coups de pelles sous l'effet des bouffées d'adrénaline qui électrisent son corps), et me demande comment je m'y prends. Je lui dis que la couleuvre est mon amie, même si lorsque je la vois, j'ai tout d'abord un mouvement de recul, un haut le coeur, le cheveu hérissé, le visage crispé d'effroi, et un cri outrepassant les 90db qui sort de ma gorge.
Mais je me reprends en général assez vite. C'est le lot de la vie à la campagne...etc...
Je sens malgré tout un gros souci chez lui : le voila pris de spasmes, il se tord les doigts, se met à pleurer à chaudes larmes. Je lui demande de m'exprimer son malaise et tout à coup il se souvient du clip de « Owner of a lonely heart » , de YES, qui l'effrayait outre mesure par ses clichés subliminaux ou presque de bêtes sauvages. Hhhhhhhaaaaaaaaaa, nous y voila. Et tu sens mieux maintenant ? Ok, super, tu me dois 200 dollars.
Et oui, les clips vidéo peuvent être terrifiants, par leurs détails (comme la publicité, d'ailleurs, qu'on laisse regarder sans discernement à des cerveaux dont les représentations mentales sont en cours de formation, mais c''est un tout autre sujet) même si, en l’occurrence, celui-ci me parait, mais du haut de mes presque 40 ans, assez innocent.
Le même jour, incroyable, je tombais, en lisant le tome 5 des Notes, de Boulet, sur un article paru sur son blog intitulé L'enfer, qui pour lui ressemble au clip de Butterfly Ball. Soucieux de partager tout cela, je cherche le clip de la dite chanson sur Youtube, et découvre dans les commentaires qu'une personne affirme que ces deux clips l'ont traumatisée... Incroyable, n'est-ce pas ?
Et je dois avouer que les fantasmagories animales, vers masqués, corbeaux sur échasses, mandolines parlantes, grenouilles aux yeux noirs et perçants m'ont aussi, à l'époque, particulièrement dérangés. Et je me souviens que je me posais la question de savoir de quel dessin animé cette chanson pouvait bien être le générique, puisqu'un film d'animation en musique de moins de trois minutes était forcément un générique, puisque les clips n’existaient pas.
Pour finir, d'ailleurs, et surtout pour comprendre cet extraordinaire concept qu'est Butterfly Ball, créé par Roger GLOVER, le bassiste de DEEP PURPLE, avec plein d'invités, et oui, en 1974, rien de mieux que l'article Wikipédia qui lui est consacré.