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Les dingues et les paumés 15-09-2010

J'étais en seconde, et croyais que chanter en français, ça signifiait passer tous les dimanches chez Drucker. Évidemment, c'était ringard. Mais j'étais encore un enfant, particulièrement inculte et naïf pour mon âge. Je ne savais pas où chercher les musiques qui me plairaient, ni lesquelles.


Je cherchais à écouter de la musique que je comprenne. Parce que j'étais poète, que j'écrivais (je le fais encore, la preuve, mais ne cherche plus à être un jeune romantique maudit et — --incompréhensible-- — incompris).
Il était de notoriété publique que la chanson française se résumait à Michel Sardou, Johnny Hallyday, Balavoine, Bruel. Bref, elle était pitoyable, c'était évident. Mais qu'étaient donc les poètes devenus ?
Alors je m'étais plongé dans le rock, mais timidement, la musique forte, mes parents n'aimaient pas trop, et de fait, je n'étais pas encore prêt à me laisser emporter par les Shériffs, Ludwig ou Gogol. Je faisais ma révolution avec Téléphone, disparus depuis quelques années, mais suffisamment « approuvés » par les autres pour être « écoutables » , et sombrais dans les abîmes de poésie révolutionnaire (c'est l'impression que me laissait ce groupe) avec Noir Désir.
Ce jour là, pourtant, Thomas entra à ma suite en salle vidéo avec cette cassette dont il m'avait parlé. Thiéfaine en concert, attention, m'avait-il prévenu, les paroles, des fois, c'est costaud. Mais bon, comme tu aimes la chanson française...
Le noir s'installe, la prof règle le magnétoscope, nous donne quelques consignes, puis A l'Ouest Rien de Nouveau commence. Dans mon walkman, la cassette se lance... et c'est la révélation. Les premiers accords du concert, les riffs planants, la progression, les quatrains parfaits annonés comme des chapitres de Bible. Ces Dingues et les Paumés furent un choc, posés sur les images de guerre. Cette ambiance morbide-ironique-onirique fut une claque. Sur l'écran, la guerre défile, les corps volent et s'accrochent, et la chanson rend ce moment hypnotique.
C'est un choc. Cette corrélation est si impressionnante. On ne croit pas au hasard.Thiéfaine est un ange de l'Apocalypse, un albatros intersidéral, et à travers lui, la révélation qu'il existe une mine dans la chanson française. Je sais dorénavant que des poètes chantent ce que j'essaie d'écrire maladroitement depuis des années, et il faudra que je les trouve tous.
En attendant, une heure durant, les images de Thiéfaine font mouches, j'ai des frissons, les mélodies sont efficaces, justes, je veux retenir toutes les expressions de ce Rimbaud moderne, ce Baudelaire fou. Thiéfaine me parle mieux que quiconque, invente ce que j'ai à dire, me révèle un langage moderne. Un maître va m'accompagner, je le sais maintenant, pendant de longues années.



Les dingues et les paumés ouvrent cet album formidable. C'est la chanson que je me suis pris dans la figure. Mais chez Thiéfaine, tant de choses sont bonnes.Je crois par exemple ne rien pouvoir jeter de ce double live de 1985, comme de tout ce qui est produit auparavant.

 

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Article du 15 09 2010, publié par Nicolas Rivet (Dernières modifications il y a 15 ans)
Mots-clés liés à cet article : Hubert Félix Thiéfaine