Ce mini album, à l'image de son créateur, est un morceau de génie. Les vidéos sont un peu pourries, mais le concept en lui-même est génial.
Jean-Louis Murat est surement très critiquable, parce que n'hésitant jamais, sur un plateau télé, à critiquer la médiocrité et la superficialité de ses vis à vis, mais professionnellement, il n'a jamais hésité à remettre en cause son image, son travail, et à aller plus loin que la simple réalisation d'albums les uns après les autres :
chacun des ses lives montre une profonde retouche de ses albums, le premier, sous forme de ballade, se délestant des arrangements variété des premiers succès, le second en s'immergeant dans les boucles samplées.
Puis il y a cet album « Murat en plein air » , bref concept poétique « paysan » , somptueux, enregistré dans une église désaffectée, accompagné d'un film de presque 1/2 heure.
Il y a Mme Deshoullières, reprenant des échanges épistolaires du 18ème siècle, en duo avec Isabelle Huppert.
Il y a encore le DVD « Parfum d'accacia au jardin » , session d'enregistrement studio dans des conditions de Live, accompagné d'un mini CD.
Il y a Lilith, double CD ou triple vinyl, écho aux grandes productions pop anglo-saxonnes des années 70.
Il y a Tristan, entièrement composé, enregistré, et arrangé tout seul chez lui.
Il y a les enregistrements rares, prises de son type « soir de beuverie avec des copains » , faces B, remix, qui attisent la convoitise et alimentent les spéculations à la revente sur internet.
Il y a des milliers d'heures de bandes enregistrées chez lui...
Il y a le goût du blues qui l'emmène par deux fois aux Etats Unis, pour Mustango et Le cours ordinaire des choses.
Il y a la tentation de la facilité, le retour régulier à des bluettes variété, des duos féminins avec Carla Bruni, Camille...
Une exigence de langage permanente, qui pour moi le relie intimement à tous ceux que j'aime : Brel, Manset en tête, qui refuse de prendre son public pour un imbécile, et lui laisse les clés pour rentrer dans son univers...