C’est passablement éculé de dire que NewYork inspire beaucoup les chanteurs. Tandis que je conduisais, pourtant, me sont venues quatre ou cinq évocations assez spontanément, suffisamment variées et symboliques de mon goût frenchy pour les citer ici.
Tout d'abord, « J'ai rêvé New York » , d'Yves Simon. Je pense même que c'est en entendant cette chanson que je me suis mis à penser à ça. J'adore Yves Simon parce que c'est avant tout un intellectuel qui fait de la chanson comme pratique artistique. Il es souvent décalé par rapport à l'agitation du milieu, et peut se permettre des titres que d'autres n'oseraient pas, comme celui sur Marguerite Yourcenar. Improbable.
Puis Jean-Louis Murat, « New Yorker » , qui relate son premier exil de travail avec des musiciens américains, et son virage définitivement folk et dark. New Yorker en concert c’est un monde, très vaste et profond, en soi.
Il y a aussi bien sûr « New York avec toi » à laquelle je rajoute volontiers « Ce taxi-là » , de Téléphone. Je crois que ce fut mon premier contact avec New York. En entendant leurs chansons, naïves et émerveillées de petits frenchy banlieusards qui ont réussi, je me suis pris à rêver que nous pouvions nous exporter. « Nougayork » , de Nougaro, las de l'entendre en boucle à la radio, je n'y ai prêté l'oreille que quelques années plus tard pour comprendre combien l'exil fut dur mais bénéfique à ce bonhomme qui a réinventé dans cet album la cohésion entre la langue française et la pop américaine.
Enfin, comme toujours pourrait-on dire, le Noir Désir de la sélection, « Le grand incendie » entendu le jour de sa sortie, le 11 septembre 2001 sur France inter, comme une prémonition cataclysmique. « Babylone, Paris s'écroulent, New York City, iroquois qui déboulent... »
New York is still alive. D'autres sont tombés.
Pourvu que demeure l’inspiration.
N'hésitez pas à rajouter des titres et des auteurs.